↪ Retour sur l’intervention de personnes accompagnées par La Roche auprès d’étudiants en médecine à la faculté de médecine à St Etienne, Pierre Alexis témoigne pour nous.
👍 Bravo pour cette belle initiative et ce partage d’expérience, une intervention riche en 💡 apprentissage pour tous, qui a permis à chacun de se retrouver dans cette initiative brillamment accomplie et tous nos encouragements pour poursuivre vos actions de sensibilisation.
« La journée du lundi 12 février 2024, accompagné d’une équipe, je me suis rendu à la faculté de Médecine Jacques LISFRANC à Saint Etienne pour participer à un séminaire handicap.
Le groupe des intervenants était composé de Stéphanie Montet responsable des services de la Loire, Karen Genouel référente de projet personnalisé au service accueil de jour de Tarare, Juliette Sablier coordinatrice du centre de Réhabilitation Psychosociale au centre hospitalier de Roanne.
Sophie Bagaslia, Theodore Buisson et moi-même Pierre-Alexis Pelosse sommes des personnes concernées par la maladie psychique. Pour ma part, je suis accompagné par l’association La Roche qui gère des établissements et services dans le département du Rhône et de la Loire.
La mission qui nous a été confiée par Yann Boulon, directeur de réhaCoor42 est l’animation de trois ateliers de 45min auprès d’étudiants en 3ème année de médecine. Le but étant essentiellement de parler des répercussions du handicap psychique sur la vie quotidienne, des difficultés que les personnes rencontrent, mais aussi des leviers et ressources qu’elles mobilisent.
Pour ma part, j’ai pu intervenir afin de partager mon parcours lié à la maladie.
En effet, je me suis d’abord présenté d’une façon générale. Ensuite, j’ai raconté aux étudiants mon histoire, l’apparition des premiers symptômes jusqu’à entamer un chemin allant vers le rétablissement.
« La maladie psychique a fait apparition dans ma vie à l’arrivée de mes 20 ans. A cette époque, j’étais étudiant en préparation des concours dans une école de Hautes Etudes Commerciale (HEC). Du fait de la pression, des angoisses sont apparues jusqu’à m’empêcher de me rendre en cours. Une première hospitalisation d’un mois a eu lieu, ce qui m’a obligé à cesser mes études et à quitter mon appartement pour retourner près de ma famille. Sur cette période, le diagnostic de schizophrénie s’ajoute à ma vie.
6 mois s’écoulent, je décide de reprendre mes études. A ce moment-là, mes prises de traitement sont irrégulières par manque d’information sur les raisons de la prescription. Je ne vois donc pas l’importance de respecter la prescription de mon médecin. Ma volonté de reprendre le circuit scolaire devient alors une tentative. Une alternance entre expériences hospitalières et professionnelles s’en suit.
C’est mon entrée dans un Foyer de Vie se situant dans la région du beaujolais qui me permettra de retrouver un rythme et un accompagnement adapté. En 2017, j’ai pu me réinscrire dans une dynamique professionnelle en Établissement et service d’accompagnement par le travail (Esat) à Roche multi services.
Aujourd’hui, Je vis dans un appartement diffus dans la ville de Tarare. Mon emploi est toujours d’actualité et j’ai pu développer des compétences supplémentaires (conditionnement cartonnage, entretien des locaux, travail en milieu ordinaire dans la fabrique de bière chez Ninkasi et expérience de vente dans la boutique de a Laiterie de La Roche (ESAT Terroir à Les Sauvages). Je m’épanouis également par mon engagement dans des ateliers de communication à destination du milieu commun pour favoriser une meilleure connaissance de la maladie psychique»
Ce type d’intervention me permet de prendre conscience du chemin que j’ai parcouru. Je réalise que mon expérience permet de faire évoluer les pratiques orientées rétablissement. J’ai profité de ce séminaire et d’être devant de futurs médecins pour leur expliquer d’après mon expérience l’intérêt d’informer leurs futurs patients des bienfaits de chaque traitement prescrit. Le but étant que patients et médecins comprennent que cela a un réel impact sur le rétablissement en santé mentale. C’est gratifiant pour moi de faire partie des acteurs qui contribuent à faire bouger les lignes autour du sujet de la maladie psychique ». Pierre Alexis P.